Dans le cadre de la Conversation publique sur la solidarité et l’équité intergénérationnelles, l'animateur du débat sur les services et politiques publiques demande comment un Revenu de base serait implanté. Ma réponse:
Vous sautez par dessus la première question qu'il faut se poser: qu'est-ce que le Revenu de Base apporte? Il faut voir ce que ça vaut avant de considérer combien ça coûte et où trouver l'argent.
Tenons pour acquis qu'on croit aux bienfaits du Revenu de base. C'est alors une question de chiffres, un exercice comptable, de démontrer comment l'instaurer. Ce n'est pas une question qui m'intéresse particulièrement. S'il le faut...
La plupart des économistes ont des réserves face à la possibilité de financer un revenu de base substantiel. Quand on avance le chiffre de $20-25,000 par adulte au Canada, ils tombent tous en bas de leur chaise.
Les économistes se défendent bien d'être biaisés. Leurs prémisses, disent-ils, ne sont pas idéologiques. Elles sont raisonnables. "Les Canadiens n'accepteraient jamais ça!", "C'est utopique!'
Guy Standing écrit que "Selon Albert Hirschmann, toute nouvelle politique sociale est d'abord critiquée comme étant futile, perverse et dangereuse. Elle ne fonctionnera pas, elle aura des conséquences négatives non prévues et elle mettra en péril d'autres objectifs."
Remplaçons cette hypothèse par "Tous les cygnes sont blancs."
Cet énoncé est impossible à prouver. Tout au plus, on peut l'infirmer en découvrant un cygne noir.
Les économistes Robin Boadway, Katherine Cuff et Kourtney Koebel montrent comment un revenu de base assez important [$20,000] pour les adultes pourrait être financé en grande partie, sinon uniquement sur la base de la conversion d'un certain nombre de crédits d'impôt non remboursables et remboursables existants en un revenu de base. Les auteurs dressent un plan pancanadien, fédéral et provincial.
C'est le cygne noir. Je peux donc retourner aux questions que je trouve beaucoup plus intéressantes.
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